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Invités du matin en avril: moins de politiques, plus de diversité.

Dernière actualisation : 09/05/2016, 21:48

En avril 2016, la loi Travail poursuit son chemin de croix, le monde découvre Mossack Fonseca et les Panama Papers, on se rapproche de la primaire de la droite et on enterre la primaire à gauche. Le mois est court à la radio : seulement 137 créneaux pour les invités du matin sur Europe 1, France Info, France Inter, RMC et RTL, contre 156 créneaux en mars 2016.

Est-ce la lassitude après deux mois de déchirements politiques ou est-ce un effet collatéral des vacances de Pâques ? Deux éléments ressortent de l’Observatoire des Invités du Matin en avril : une part moindre des invités politiques (58% en avril, contre 65% en février et en mars) et un grand nombre d’invités en valeur absolue car les personnes invitées plus d’une fois en avril ont occupé seulement 26% des créneaux, contre 42% en mars et 35% en février. Avril fut ainsi un mois de grande diversité dans les interviews du matin.

Depuis début 2016, silence des têtes d’affiche

Au niveau politique, les tendances observées depuis début 2016 se sont poursuivies en avril. Les têtes d’affiche poursuivent leur abstinence vis-à-vis des interviews du matin : en avril, aucune interview pour François Hollande (mais une longue émission de télévision), Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, qui bénéficie, de fait, d’une promotion ultra-rapide au rang de tête d’affiche. Seul Manuel Valls a donné une interview, le 20 avril sur France Info.

Autre tendance : les radios font dans le bipartisme avec le choix de leurs invités du matin, même si la part du FN et celle des autres partis de gauche augmentent en avril. Sur 77 créneaux alloués à des acteurs politiques français, 34 vont au PS et 23 aux Républicains, soit au total de 74% des créneaux. Certains jugeront que c’est beaucoup. Notons que ce chiffre est en net recul : en mars, les deux partis avaient réalisé 89% des interviews politiques du matin à la radio.

Invités au top en avril : ils sont, tous, de gauche.

Côté socialiste, la grande majorité des invités sont des ministres. Au top des invités avec trois interviews chacune, on trouve ainsi, sans surprise, Myriam El Khomry, accompagnée de Ségolène Royal. Les nouveaux ministres sortent du bois : deux interviews pour Jean-Marc Ayrault et pour Jean-Jacques Urvoas. Les piliers qui défendent, envers et contre tout, la politique gouvernementale, continuent d’être présents le matin à la radio : deux interviews pour Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Yves Le Drian et Stéphane Le Foll.

Les frondeurs et autres opposants socialistes à la ligne gouvernementale ont, eux, disparu des interviews du matin. En avril, les radios ont continué d’ouvrir leurs antennes à Philippe Martinez de la CGT (lui aussi, au top en avril avec trois interviews). Pour l’enterrement de la primaire, elles ont alloué six créneaux aux autres partis de gauche, dont trois au communiste Pierre Laurent (lui aussi, au top en avril).

Ailleurs, dispersion, cacophonie et nouveaux visages

Chez Les Républicains, la dispersion est grande. Seules trois personnes ont été invitées deux fois aux interviews du matin en avril : Christian Estrosi, François Fillon et un nouveau retraité, Jean-Louis Debré, qui vient de quitter la présidence du Conseil Constitutionnel. Au centre, les radios ont oublié François Bayrou en avril : le MODEM n’a donc aucune interview du matin. Chez les écologistes, chacun continue de s’exprimer en son nom propre. Enfin, le FN a fait monter au créneau Louis Aliot et Nicolas Bay pour répondre aux révélations des Panama Papers concernant l’un de ses proches. Ses deux porte-parole médiatiques, Florian Philippot et Gilbert Collard, réalisent chacun une interview. Gilbert Collard en profite pour faire une interro à Jean-Jacques Bourdin sur l’histoire des Républiques à partir de la Révolution.

Culture, experts et entreprises : de la diversité !

Ce n’est pas chez les politiques français qu’il faut aller chercher de la diversité dans les invités du matin à la radio, mais dans les autres catégories, comme la culture (10% des invités du matin en avril), les experts (8%) ou les entreprises (6%). Plusieurs interviews du matin furent musicales. Citons pêle-mêle Renaud, Michel Polnaref (les deux se découvrent en rivaux et s’envoient désormais des amabilités par médias interposés), Joey Starr, Benjamin Biolay et Bernard Lavilliers. On sort, ici, des discours attendus et on peut même, grâce à eux, commencer la journée avec l’esprit plus joyeux.

Côté experts, on avait le choix entre la psychanalyse (Boris Cyrulnik avec deux interviews), la génétique (Axel Kahn), le climat (Jean Jouzel), l’économie (Thomas Piketty), la géopolitique (François Heisbourg)… Côté entreprises, les invités sont principalement des dirigeants d’entreprises qui vont bien : DCNS et Thalès avec leur contrat australien du siècle, PSA, Veolia ou Paris Aéroport (ex-ADP).

Enfin, alors que les radios font souvent le minimum syndical sur l’Europe avec une interview mensuelle du Commissaire français Pierre Moscovici, elles se sont surpassées en avril en ajoutant deux interviews : Martin Schulz, président du Parlement Européen, et surtout Federica Mogherini, Vice-Présidente de la Commission et Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. C’était le 26 avril sur France Inter. A renouveler.

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