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Observatoire des Invités du Matin: le trauma du FN en décembre.

Dernière actualisation : 13/01/2016, 19:17

Décembre 2015 aura été un mois à quatre temps dans le choix des invités du matin à la radio. Les attentats sont en arrière-plan, la COP21 est déjà oubliée. Pendant les quinze premiers jours, seule compte la montée du FN. Le premier temps va jusqu’au premier tour des régionales. Le deuxième temps correspond à l’entre-deux tours ; il débute par le choc d’un FN en tête dans six régions. Le troisième temps est celui du soulagement : on invite les vainqueurs, on tire des leçons et la vie reprend comme avant. Le quatrième temps court pendant la trêve des confiseurs : on ose de nouveaux invités avec, en toile de fond, des violences en Corse et le débat sur la déchéance de nationalité.

Manuel Valls et Nicolas Sarkozy se marquent à la culotte.

Quand Manuel Valls est l’invité de la matinale d’Europe 1 le 1er décembre, Nicolas Sarkozy est l’invité du lendemain. Tous deux sont interviewés successivement par Thomas Sotto et par Jean-Pierre Elkabbach. De même, entre les deux tours, quand Nicolas Sarkozy est l’invité de la matinale de France Inter le 9 décembre, Manuel Valls est l’invité de la même matinale le 11 décembre. Comme sur Europe 1, ils sont interviewés successivement par Léa Salamé et par Pierre Cohen.

Pendant ce temps-là, François Hollande et Alain Juppé se tiennent à distance de l’arène. Pas d’interview du matin pour le Président, une seule interview pour Alain Juppé, le 15 décembre : un tour de chauffe avant la promotion de son livre sur les sujets régaliens en janvier 2016 (voir ici une analyse de cette interview).

Trois régions qui occultent toutes les autres

Les radios choisissent leurs invités du matin en décembre en étant focalisées sur trois régions où le FN fait la course en tête : PACA, le Grand Nord et le Grand Est. L’Ile-de-France a seulement droit à deux interviews. Toutes les autres régions et tous les candidats dans ces régions passent sous les radars. Rien sur la Bretagne où un ministre fait campagne, le week-end, en dépit des règles sur le non-cumul. Rien sur la Corse où une liste indépendantiste s’imposera à l’issue d’une quadrangulaire. Rien sur les trois autres régions où le FN arrivera en tête au premier tour. Au Nord et à l’Est, quand une interview ne suffit pas, alors on passe à deux, voire trois interviews dans la même matinale. Le 9 décembre, Jean-Pierre Elkabbach interviewe ainsi Xavier Bertrand, puis Marine Le Pen. Le 11 décembre, Jean-François Achilli interviewe successivement les trois candidats du Grand Est. Sans Florian Philippot, ni Philippe Richert, ni Jean-Pierre Masseret n’aurait été interviewé.

Florian Philippot, invité 7 fois en un mois : un record !

Les deux porte-parole nationaux du FN sont sur-sollicités. Florian Philippot est, comme en novembre, au top des invités du matin. Il fixe un record qui sera probablement difficile à battre : sept interviews du matin en un mois, dont deux sur Europe 1 et deux sur France Info. Marine Le Pen n’est pas en reste, avec trois interviews du matin, dont deux sur Europe 1 à seulement six jours d’intervalle. Gilbert Collard et Wallerand de Saint-Just viennent prêter main forte, avec deux interviews chacun. Aucune interview, en revanche, pour Marion Maréchal Le Pen en décembre.

Au PS, le front anti-FN mobilise, comme souvent, les mêmes acteurs. Manuel Valls est en première ligne avec cinq interviews du matin. Il est secondé par Jean-Christophe Cambadélis et par Julien Dray qui réalisent, chacun, trois interviews. Chez Les Républicains, ce sont principalement Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand qui portent le combat pour les régionales avec, chacun, quatre interviews du matin.

Où sont les femmes ?

La frénésie politique de la première moitié de décembre est lissée grâce aux invités de la seconde moitié du mois. Sur l’ensemble de décembre, les acteurs politiques représentent 69% des invités du matin, soit un niveau similaire aux niveaux observés les mois précédents. La catégorie suivante est celle des acteurs culturels avec 8% des invités du matin et deux stars du cinéma américain : Harrison Ford et Quentin Tarantino. Ceux-ci font partie des rares invités internationaux (seulement 3% des invités du matin en décembre). Une autre catégorie est sous-représentée dans l’absolu et par rapport aux mois précédents : seuls 14% des invités du matin en décembre étaient des femmes.

La trêve des confiseurs avec… Florian Philippot

Les derniers jours de 2015 auront été marqués par les violences en Corse et par le débat sur la déchéance de nationalité. Jean-Guy Talamoni, le nouveau président de l’Assemblée de Corse, réalise trois interviews du matin en cinq jours. Les têtes d’affiche sont en vacances. Sont invités ceux qui sont restés à Paris : Jean-Vincent Placé pour les écolos, Henri Guaino, Benoist Apparu, Roger Karoutchi pour Les Républicains, Olivier Faure et Didier Guillaume pour les Socialistes, l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami de François Hollande et opposé à la réforme constitutionnelle, ainsi que l’inusable et insubmersible Florian Philippot.


 

Les interviews du matin sur Europe 1, France Info, France Inter, RMC et RTL sont, du lundi au vendredi, des rendez-vous médiatiques importants (essentiels pour ceux qui aspirent à y être invités). Les interviewers sont des personnalités connues qui, pour certaines, occupent ce créneau depuis longtemps : Thomas Sotto et Jean-Pierre Elkabbach, Jean-François Achilli, Léa Salamé et Patrick Cohen, Jean-Jacques Bourdin, Olivier Mazerolle. L’Observatoire des Invités du Matin s’intéresse, chaque mois, à leurs choix. Ces journalistes ont, en cumulé, environ 140 créneaux à remplir par mois. Qui choisissent-ils d’inviter ? Qu’est-ce qui ressort de leurs choix ?

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